Dans une ère où les voix se libèrent de plus en plus pour dénoncer les cas de harcèlement sexuel, l’Institut National de la Femme (Inf) se dresse en rempart intransigeant contre cette forme d’abus au Bénin.
Sous la direction éclairée de Me Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l’Inf, l’institut adopte une position ferme et déterminée, prête à frapper fort contre les auteurs et complices de ces actes condamnables.
Mais qu’est-ce que le harcèlement sexuel en milieu professionnel et où tracé-t-on la ligne?
Me Gnacadja apporte des clarifications cruciales à ce sujet. Selon elle, le harcèlement sexuel peut revêtir diverses formes, notamment en tant que condition pour accéder à l’emploi ou en tant que pressions exercées par des supérieurs hiérarchiques pour obtenir des faveurs sexuelles.
Cette pratique abusive est souvent justifiée par un lien de subordination, profitant de la vulnérabilité des personnes en quête d’emploi ou de progression dans leur carrière.
Identifier le harcèlement sexuel n’est pas toujours facile, mais Me Gnacadja souligne qu’il se manifeste sous plusieurs formes, que ce soit à travers des messages écrits ou vocaux, ou même à travers des comportements suggestifs ou des situations coercitives sur le lieu de travail.
Pour combattre efficacement ce fléau, l’Inf déploie progressivement des points focaux dans les administrations publiques et privées, offrant un soutien vital aux victimes et facilitant les mécanismes de dénonciation. Malgré les progrès, de nombreuses femmes et filles restent réticentes à dénoncer le harcèlement sexuel, craignant la stigmatisation ou les représailles.
Toutefois, Me Gnacadja souligne que le silence équivaut à la complicité, et que dénoncer ces actes est essentiel pour mettre fin à cette culture d’impunité.
L’Inf offre un espace sécurisé où les victimes peuvent se confier en toute confidentialité, sans craindre d’être jugées ou blâmées. La loi béninoise, à travers la loi N°2021-11, prévoit des sanctions sévères pour le harcèlement sexuel en milieu professionnel, allant jusqu’à deux ans de prison et des amendes importantes. De plus, tout licenciement consécutif à un harcèlement sexuel est considéré comme abusif, offrant ainsi une protection renforcée aux victimes.