Ce dimanche 7 juillet marque le troisième anniversaire de l’assassinat de l’ancien président haïtien, Jovenel Moïse, dans sa résidence à Pétion-Ville. Bien que la justice américaine ait déjà jugé et condamné plusieurs coupables, le procès en Haïti se fait toujours attendre. L’assassinat de Jovenel Moïse, avec des impacts de balles sur son corps et l’œil gauche crevé, reste gravé dans les esprits des Haïtiens.
En février dernier, le juge d’instruction en charge de l’enquête a ordonné que près de cinquante personnes, dont l’épouse de Moïse, soient jugées. L’ordonnance du juge a également inculpé d’autres personnalités importantes, dont Léon Charles, ancien directeur général de la police lors de l’assassinat et ambassadeur d’Haïti à l’Organisation des États américains (OEA), qui a dû démissionner.
Bien que cette avancée soit significative, Guichard Doré, ancien conseiller spécial du président Moïse, exprime des réserves : Je ne crois pas que ce soit le président qui s’est tué lui-même. Dans l’ordonnance, le juge n’a pas révélé qui a payé les Colombiens pour venir en Haïti assassiner le président. Il y a beaucoup de questions auxquelles j’attendais des réponses, mais qui n’ont pas été prises en compte dans l’ordonnance.
Les personnalités inculpées ont fait appel de l’ordonnance, ce qui suspend la procédure. Toutefois, la Cour d’appel de Port-au-Prince, confrontée à l’insécurité générale et au manque de moyens de fonctionnement, ne peut pas fonctionner normalement.
Cette situation inquiète le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH), qui suit de près l’affaire. Les démarches en cours pourraient compromettre la recherche des auteurs intellectuels de l’assassinat de Jovenel Moïse et la compréhension du motif de cet acte.