La rencontre diplomatique entre le Bénin et le Niger, qui s’est tenue le 24 juillet 2024 à la Présidence de la République à Cotonou, marque un tournant significatif dans les relations bilatérales entre ces deux pays voisins d’Afrique de l’Ouest. Dirigée par le président béninois Patrice Talon, cette réunion visait principalement à apaiser les tensions exacerbées par des sanctions économiques et des questions sécuritaires sensibles. La délégation nigérienne, conduite par des représentants de haut rang incluant le directeur de cabinet du président de la transition et le ministre d’État en charge de l’Intérieur, a été accueillie avec la participation notable des anciens présidents béninois, Boni Yayi et Nicéphore Soglo.
Cette présence illustre l’importance accordée à cette rencontre et à ses objectifs de réconciliation et de coopération. Les discussions, tenues à huis clos, ont abordé plusieurs points critiques. Parmi ceux-ci figuraient les conséquences des sanctions économiques imposées par le Bénin sur le Niger, particulièrement sur les approvisionnements médicaux et le transit de véhicules militaires bloqués à Cotonou. La délégation nigérienne a également soulevé des inquiétudes concernant des allégations de présence de bases militaires françaises au Bénin, accusées de contribuer à l’insécurité régionale.
En réponse à ces préoccupations, le gouvernement béninois a réitéré à plusieurs reprises qu’aucune base militaire française n’était opérationnelle sur son territoire à des fins militaires, proposant même des visites d’inspection pour le vérifier. Cette affirmation vise à dissiper les malentendus et à renforcer la confiance mutuelle nécessaire à une coopération sécuritaire efficace dans la région. Parallèlement aux discussions sur les sanctions et la sécurité, les deux parties ont exprimé leur volonté de renforcer la coopération bilatérale, notamment par le partage d’informations sur les activités des groupes terroristes opérant dans la région.
Le Bénin s’est engagé à faciliter le transit des véhicules militaires bloqués, en proposant des solutions pratiques telles que le passage par la frontière commune à Malanville.
La délégation nigérienne devait poursuivre sa mission avec des consultations supplémentaires, laissant entrevoir des perspectives positives pour l’avenir des relations entre le Bénin et le Niger.Selon un observateur, cette rencontre illustre non seulement l’importance du dialogue direct et de la diplomatie proactive dans la résolution des conflits, mais aussi la nécessité d’une approche collaborative pour surmonter les défis sécuritaires communs et promouvoir la stabilité régionale.