Le gouvernement sénégalais, sous la direction du président Bassirou Diomaye Faye, s’engage dans une lutte acharnée pour désencombrer Dakar, une tâche que ses prédécesseurs ont toujours échoué à accomplir. Face à une occupation anarchique des trottoirs et à des installations encombrantes sur les espaces publics, l’administration actuelle, avec le Premier ministre Ousmane Sonko en première ligne, veut redonner à la capitale son éclat et sa salubrité.
Colobane, l’un des quartiers emblématiques de Dakar, incarne parfaitement ce défi. Avec ses quatre millions d’habitants, la métropole ouest-africaine est confrontée à une urbanisation galopante, où les trottoirs sont squattés par des marchands ambulants, créant ainsi un capharnaüm qui complique la circulation des piétons et des véhicules. Les passants doivent naviguer habilement entre les voitures, tandis que des articles de toutes sortes, allant de la friperie aux chaussures, sont proposés sur des étals de fortune.
À la fin de juin, le gouvernement a lancé une opération de déguerpissement dans le quartier, espérant instaurer un semblant d’ordre dans ce désordre ambiant. Cependant, cette initiative n’a pas été sans controverse. Les marchands, surpris par les démantèlements nocturnes de leurs installations, ont découvert un marché méconnaissable au petit matin du 29 juin. Leur incompréhension face à cette action soudaine a entraîné des manifestations, soulignant les tensions entre les autorités et les acteurs économiques informels de la ville.
Alors que le gouvernement s’efforce de redresser la situation, la question demeure : comment réconcilier la nécessité d’un espace public dégagé avec la réalité économique de nombreux commerçants dépendants de ces emplacements ? La route vers un Dakar désencombré est semée d’embûches, et les solutions devront être à la fois pragmatiques et sensibles aux besoins des populations locales.