La Commission européenne a annoncé aujourd’hui l’ouverture d’une enquête fondamentale contre TikTok, le réseau social populaire, dans le cadre d’accusations d’une ingérence étrangère présumée lors des élections présidentielles en Roumanie. Les autorités roumaines suspectent que la plateforme ait facilité une opération d’influence massive en faveur de Calin Georgescu, un candidat d’extrême droite perçu comme prorusse, qui a surpris les observateurs en arrivant en tête du premier tour, tenu le 24 novembre.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a déclaré : « Nous devons protéger nos démocraties de toute forme d’ingérence étrangère. Il est de notre responsabilité d’agir rapidement et fermement en cas de menace à l’intégrité de nos systèmes électoraux. »
Cette enquête survient dans un contexte où les institutions européennes renforcent leur vigilance sur la gestion des plateformes numériques, dans le cadre du Règlement sur les services numériques (DSA) qui est entré en vigueur en février 2023. Ce règlement vise à assurer que les grandes entreprises de technologie prennent des mesures suffisantes pour éviter la désinformation et l’ingérence étrangère sur leurs plateformes.
« À la suite d’indications sérieuses selon lesquelles des acteurs étrangers ont interféré dans les élections présidentielles roumaines en utilisant TikTok, nous menons une enquête approfondie pour déterminer si la plateforme a violé la loi sur les services numériques en ne s’attaquant pas à ces risques », a ajouté Mme von der Leyen dans un communiqué. Bien que le communiqué ne mentionne pas la Russie explicitement, les allégations d’interférence ont été largement attribuées à des efforts orchestrés par Moscou.
Les préoccupations concernant TikTok ne sont pas nouvelles. La plateforme, appartenant à la société chinoise ByteDance, a déjà suscité des interrogations en matière de confidentialité et de sécurité des données à l’échelle mondiale. Mais cette enquête représente un tournant significatif, car elle pose la question de la responsabilité des médias sociaux dans la régulation et la modération des contenus pouvant perturber les processus démocratiques.