En réponse aux incessants délestages d’électricité qui affectent la vie quotidienne des Gabonais, les autorités ont décidé de prendre les choses en main en signant une convention avec la société turque Karpowership. Ce partenariat, récemment scellé, permettra de mettre à profit deux bateaux-usines déjà acheminés à Libreville depuis mai dernier pour produire l’électricité indispensable au pays.
Le premier contrat négocié avec Karpowership avait été suspendu par le gouvernement gabonais en raison de son coût jugé prohibitif. Cependant, avec un nouvel accord en place, la société turque a déjà commencé à produire 70 mégawattheures (MWh) d’électricité pour aligner l’offre à la demande croissante.
« Pendant près d’une quinzaine d’années, nous n’avons pas entretenu nos équipements. Nous n’avons pas renouvelé notre parc énergétique. L’accord que nous signons aujourd’hui, c’est l’extrême urgence », a affirmé Séraphin Akure Davin, ministre de l’Énergie, lors de la signature de la convention. Trois ministres, dont M. Davin, ont interrompu leur week-end pour cette annonce cruciale, révélatrice de l’urgence de la situation énergétique dans le pays.
Les bateaux-usines de Karpowership, dans un premier temps, fonctionneront au fuel lourd et au gasoil, des combustibles qui, bien que coûteux et polluants, sont indispensables pour la production immédiate d’électricité. Ali Hjaiej, directeur des opérations de Karpowership, a assuré que la société est prête à migrer vers du gaz à l’avenir, mais souligne que la priorité actuelle est de fournir une solution rapide pour améliorer les conditions de vie à Libreville.
Pour l’instant, aucune décision n’a été prise concernant une éventuelle augmentation des tarifs pour les consommateurs. Le gouvernement gabonais a affirmé qu’il continuera d’investir dans le secteur énergétique pour sortir rapidement de la crise actuelle.