Deux juristes africaines, la juge botswanaise Sanji Monageng et la ghanéenne Evelyn Ankumah, ont rejoint le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) en tant que conseillères spéciales. Cette nomination intervient à un moment crucial, marqué par les sanctions imposées par les États-Unis au procureur Karim Khan, en réaction à sa gestion du mandat d’arrêt contre Benyamin Netanyahu.
Ces deux nouvelles recrues africaines s’ajoutent aux quatre autres conseillers déjà présents, dont Mohamed Othman, président de la mission d’enquête de l’ONU sur le Soudan, et Adama Dieng, ancien responsable des Nations Unies sur les crimes de génocide. Cette augmentation du nombre de conseillers africains porte à 25% le pourcentage d’Africains au sein du réseau des conseillers spéciaux du procureur.
La nomination de ces deux juristes peut être interprétée comme un signal d’engagement du procureur Khan à impliquer davantage les expertises africaines dans le travail de la CPI. Cette démarche pourrait contribuer à apaiser les tensions persistantes entre la CPI et certains pays africains, qui lui reprochent souvent de cibler des dirigeants du continent de manière disproportionnée. La nomination de juristes africaines peut donc alimenter l’espoir d’une coopération plus équitable.
Néanmoins, cette décision peut également être analysée comme une stratégie pour contrer les critiques envers la CPI et renforcer sa légitimité auprès de la communauté internationale, notamment face aux récentes sanctions contre le procureur Khan. La présence d’experts africains pourrait ainsi contribuer à démontrer que les décisions du bureau du procureur tiennent compte des réalités africaines.