La mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) chargée de faciliter le processus électoral en Guinée-Bissau a quitté le pays samedi matin, selon un communiqué publié dimanche. La mission a été contrainte de partir à la suite de « menaces d’expulsion » du président Umaro Sissoco Embalo.

La délégation, présente en Guinée-Bissau du 21 au 28 février, avait pour objectif principal d’encourager un consensus politique autour de la date des élections présidentielles prévues pour le 30 novembre prochain. L’équipe de médiation, composée notamment de l’ambassadeur Babatunde O. Ajisomo et de Serigne Mamadou Ka, avait rencontré le président Embalo et divers acteurs politiques, notamment des représentants de l’opposition. Apparemment, ces rencontres ont mis en péril les objectifs du président, qui semble vouloir contrôler l’agenda politique sans consultation large.

« Sissoco se trouvait à l’étranger, mais il disposait d’informations. Une fois que l’organisation a accédé aux demandes de l’opposition et a rencontré ses leaders, la mission a enfreint l’objectif fondamental de Sissoco, la personnalisation du pouvoir », a déclaré Aristides Gomes, ancien Premier ministre. Ces propos suggèrent une volonté du président de marginaliser toute opposition et d’affirmer son autorité sur le processus électoral.

Cet incident n’est pas isolé. Umaro Sissoco Embalo est déjà entré en conflit avec la Cédéao par le passé, notamment en expulsant des représentants de l’organisation. L’attitude du président suscite des inquiétudes quant à la tenue d’élections pacifiques et démocratiques en novembre prochain.

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