La candidature du président Umaro Sissoco Embaló à un second mandat suscite la vive opposition des partis d’opposition en Guinée-Bissau. Le PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), notamment, accuse le chef de l’État de vouloir se maintenir illégalement au pouvoir.
Selon Domingos Simões Pereira, membre influent du PAIGC, l’annonce de la candidature d’Embaló est un « coup de force » qui contredirait la Constitution. Il souligne l’absence d’un calendrier électoral clair et met en doute la légitimité de la décision supposée de la Cour suprême, évoquant une possible manipulation. « Embaló a pris les institutions souveraines en otage », affirme-t-il, critiquant la date du 4 septembre annoncée par le pouvoir comme référence pour l’organisation du scrutin, prévue initialement pour novembre. « La Constitution, la loi électorale, et même la logique des faits, ne justifient pas cette date ».
La contestation porte également sur le calendrier électoral, posant la question de la cohérence entre la durée du mandat actuel et la date prévue pour les élections. Le PAIGC demande à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’intervenir. « Si Embaló refuse de respecter la Constitution, la CEDEAO doit-elle continuer à le soutenir ou doit-elle soutenir les organes souverains de la République, comme la Commission permanente de l’Assemblée nationale populaire ? » s’interroge Simões Pereira, appelant à une solution de sortie de crise.
Cette critique s’inscrit dans un contexte politique déjà tendu en Guinée-Bissau, marqué par des crises institutionnelles et des accusations de mauvaise gestion. L’opposition met en avant la nécessité de respecter la légalité et le processus démocratique pour garantir la stabilité du pays. La CEDEAO, qui a joué un rôle important dans la politique guinéenne, est désormais face à un nouveau dilemme, à savoir comment assurer la transition démocratique dans un pays où les règles de jeu paraissent floues.