Plus de 400 écoles au Mali sont privées de cantines scolaires depuis octobre dernier, menaçant la scolarité de près de 112 000 élèves. Ce manque criant de financement, lié à une insuffisance des contributions des bailleurs de fonds, contraint le Centre national des cantines scolaires (CNCS) et le Programme alimentaire mondial (PAM) à lancer un appel urgent à la solidarité internationale.
L’insécurité, qui a entraîné la fermeture de plus de 1 650 établissements scolaires touchant près de 500 000 élèves, s’ajoute à cette crise déjà préoccupante. Si les cantines sont indispensables pour maintenir la fréquentation et lutter contre la malnutrition, leur disparition va aggraver une situation déjà fragile.
« Le problème est financier, souligne Djaounsede Madjiangar, du bureau régional du PAM à Dakar. Nous avons besoin de plus de 17 millions de dollars pour rétablir les cantines dans les écoles concernées. Le gouvernement seul ne peut pas répondre à cette demande grandissante. La contribution des partenaires est plus que jamais crucial. »
L’impact est direct sur les enfants. Pour nombre d’entre eux, le repas scolaire constitue le seul repas de la journée. La fermeture des cantines risque de perturber considérablement la scolarisation et à terme, de réduire la fréquentation des établissements.
Ce phénomène risque d’entraîner un recul significatif des apprentissages et une aggravation de la situation nutritionnelle, notamment pendant la période de soudure qui approche. Le Cadre harmonisé d’analyse de la sécurité alimentaire prévoit en effet que 2,3 millions de personnes auront besoin d’aide alimentaire dans les prochains mois. Les cantines scolaires apparaissent comme un élément essentiel pour faire face à cette crise humanitaire.