En ce début de semaine, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a provoqué une onde de choc au sein de la communauté humanitaire et des organisations de développement en annonçant la suppression de 83% des programmes gérés par l’USAID. Cette décision, qui affecte une part significative de l’aide humanitaire mondiale, a été révélée dans un message publié sur le réseau social X, où Rubio a qualifié de « dizaines de milliards de dollars » les fonds jugés dépensés inutilement.
L’USAID, qui gère actuellement un budget annuel de 42,8 milliards de dollars, est responsable de 42% de l’aide humanitaire mondiale. Cette annonce s’inscrit dans une démarche plus large initiée par l’administration Trump, qui a ordonné un gel temporaire de l’aide étrangère pour réévaluer sa conformité avec des priorités politiques plus strictes, notamment en matière de santé reproductive et de diversité.
Le secrétaire Rubio a précisé que les 18% des programmes qui seront maintenus, soit environ 1 000, seront désormais gérés directement par le département d’État, dans une optique d’efficacité accrue. Cependant, cette réduction drastique des programmes laisse présager des conséquences désastreuses sur des initiatives vitales, telles que la lutte contre le VIH/SIDA en Afrique ou les programmes alimentaires au Soudan, déjà durement touché par des conflits.
Les impacts ne s’arrêtent pas là. La lutte contre le réchauffement climatique, qui bénéficiait d’une aide américaine de plus de dix milliards d’euros en 2024, est également mise à mal. L’USAID, en tant que principal bailleur de fonds dans ce domaine, voit ses centaines de programmes menacés de fermeture, réduisant ainsi la contribution des États-Unis à des fonds internationaux cruciaux, comme le fonds vert pour le climat.
Cette décision soulève des questions sur la responsabilité des États-Unis en matière de réchauffement climatique, alors que le pays, en tant que plus grand émetteur de gaz à effet de serre, semble se détourner de ses engagements mondiaux. Les critiques fusent déjà, dénonçant une politique qui pourrait aggraver les crises humanitaires et environnementales à travers le monde.