Le Sénégal a lancé une campagne de régularisation des motos, avec comme objectif principal d’améliorer la sécurité routière et de mieux identifier les propriétaires. Au bout de trois mois, le bilan est prometteur : 200 000 motos ont été immatriculées. Cependant, la date limite du 13 mars 2025 suscite des interrogations quant à la régularisation des milliers de deux-roues encore en dehors du système.
Lancée début 2025, la campagne encourage les conducteurs de motos à régulariser leur situation administrative, immatriculer et assurer leurs véhicules. Des files d’attente s’observent devant les bureaux de l’administration. Des témoignages montrent l’intérêt des motards pour la régularisation. Salif Ba, livreur, souligne l’avantage de la sécurité juridique: « Avec les papiers, on aura moins de problèmes. » Abdoulaye, possédant plusieurs motos, évoque un gain potentiel d’accès au crédit bancaire. Alioune Diagne, président des prestataires de service des transports routiers, met en avant les bénéfices en matière de gestion des risques liés aux vols et aux accidents, en permettant une traçabilité et une meilleure identification des propriétaires et conducteurs.
Le chiffre de 200 000 motos immatriculées témoigne d’une participation notable des motards. Néanmoins, l’Association des Conducteurs de « Thiak Thiak » (terme désignant les motos au Sénégal) estime que le délai imparti est insuffisant pour permettre à tous les conducteurs d’effectuer la régularisation. Selon eux, l’extension du délai est essentielle pour que tous les motards puissent se mettre en règle, évitant ainsi de pénaliser les retardataires.
La régularisation des motos vise à sécuriser le parc moto et à faciliter l’identification des conducteurs et des motos. Mais la campagne soulève des questions quant à l’efficacité à court et long terme de la campagne. La date limite du 13 mars 2025 pose la question de l’inclusion de tous les utilisateurs de motos dans le système, notamment ceux qui sont dans l’impossibilité de finaliser les démarches dans les délais imposés. La campagne souligne la nécessité d’une meilleure communication et d’une attention particulière portée aux usagers les plus éloignés de l’administration.