Le 17 mars, les relations entre la France et l’Algérie ont pris une tournure délicate suite au rejet par Alger d’une demande d’expulsion de ressortissants algériens formulée par Paris. Cette situation, qui suscite de vives réactions en France, intervient alors que le président Emmanuel Macron semblait chercher à apaiser les tensions entre les deux pays.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a publié un communiqué affirmant son opposition à la demande française d’expulsion d’une soixantaine de ses citoyens. Selon Alger, cette demande a été faite en dehors des voies diplomatiques habituelles. Le gouvernement algérien a réaffirmé son rejet des « menaces, velléités d’intimidation, injonctions et ultimatums » émanant de la France. Il a précisé que les demandes d’expulsion doivent être adressées aux consulats algériens par les préfectures françaises, et ce, au cas par cas.
En réponse à cette situation, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a exprimé son regret face à ce qu’il considère comme un refus d’appliquer le droit international. Il a annoncé qu’une « riposte graduée » serait mise en place, incluant la suspension d’un accord de 2007 relatif à l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques algériens. De plus, François Bayrou, ministre de la Justice, a menacé de dénoncer des accords de circulation entre les deux pays, laissant entendre que des mesures plus sévères pourraient être envisagées.
Cette montée des tensions est d’autant plus préoccupante qu’elle survient alors qu’Emmanuel Macron avait récemment exprimé son souhait de renégocier plutôt que de dénoncer les accords existants. En effet, au début de mars, le président français avait souligné l’importance d’une approche constructive pour résoudre les différends, mais cette volonté semble désormais mise à mal par des actions qui suscitent des réticences du côté algérien.