Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger et du Burkina Faso se sont réunis lundi à Rabat avec le roi Mohammed VI pour réaffirmer leur engagement dans le projet stratégique marocain visant à désenclaver leurs pays grâce à un accès à l’océan Atlantique. Une initiative porteuse d’espoirs économiques pour ces États sahéliens, mais aussi de tensions géopolitiques avec l’Algérie.

Cette rencontre marque une nouvelle étape dans le projet lancé en décembre 2023 par le souverain marocain. À l’époque, une première réunion s’était tenue à Marrakech pour poser les bases d’un partenariat inédit entre le royaume chérifien et trois membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), tous enclavés et actuellement dirigés par des régimes militaires.

Les ministres Abdoulaye Diop (Mali), Bakary Yaou Sangaré (Niger) et Karamoko Jean-Marie Traoré (Burkina Faso) ont salué cette initiative qu’ils qualifient d’« aubaine » pour le développement de leurs pays. Une photo de la rencontre, largement relayée sur les réseaux sociaux, symbolise ce rapprochement diplomatique renforcé entre Rabat et les capitales sahéliennes.

Toutefois, aucun calendrier précis n’a été annoncé. La concrétisation du projet, qui nécessitera des investissements colossaux en infrastructures, en logistique et en sécurité, reste encore à définir. Mais les pays concernés ont réaffirmé leur « adhésion totale » et leur volonté d’accélérer sa mise en œuvre.

Ce corridor vers l’Atlantique pourrait passer par des zones sensibles, notamment le Sahara occidental, territoire disputé entre le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie. Cette dimension géopolitique risque d’intensifier les tensions déjà vives entre Rabat et Alger. Le chercheur Youssef Chiheb rappelait récemment que cette initiative s’inscrit dans la rivalité stratégique entre les deux puissances maghrébines pour l’influence en Afrique de l’Ouest.

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