Le Niger traverse une période de pénurie de carburant, une situation qui a mis à mal plusieurs stations-service du pays ces derniers jours. Selon la Société nigérienne de pétrole (SONIDEP), ce manque de carburant est dû à une « tension de stock », une situation exacerbée par deux facteurs principaux : la lutte contre la contrebande et la production nationale insuffisante.
Le directeur commercial de la SONIDEP, Maâzou Oumani Aboubacar, a expliqué que la lutte contre la contrebande menée par les forces de défense et de sécurité (FDS) a considérablement réduit le flux de carburant illégal en provenance du Nigéria, qui représentait auparavant une part importante du marché, allant de 40 à 50 %. En outre, la production de la Société de Raffinage de Zinder (SORAZ) se révèle insuffisante pour répondre à la demande nationale actuelle.
À titre d’exemple, la SORAZ, qui fournit entre 23 et 25 citernes de super-carburant par jour à la SONIDEP, ne parvient pas à satisfaire les besoins de Niamey, la capitale, qui exige 25 à 26 citernes quotidiennes. À l’échelle nationale, le besoin en carburant est estimé à 45 à 50 camions par jour.
Pour remédier à cette situation, la SONIDEP affirme avoir mis en place des mesures pour renforcer l’approvisionnement, notamment en s’appuyant sur des stocks importants situés au port de Lomé, au Togo. Toutefois, l’acheminement de ces stocks est ralenti par des difficultés logistiques et des délais de transport importants.
Le directeur commercial a également salué l’appui des forces armées nigériennes, qui facilitent désormais le transport des hydrocarbures vers le dépôt central de Sorey à Niamey, dans l’espoir d’améliorer la situation et d’atténuer les conséquences de cette pénurie sur les populations.