L’ambassade des États-Unis au Burundi a ordonné le départ des familles de ses employés et autorisé le départ du personnel non-essentiel, face à la détérioration de la sécurité dans le pays, notamment aux frontières avec la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Ce retrait préventif est motivé par une intensification des tensions et des risques accrus de violence armée dans certaines régions.

Dans un communiqué publié ce samedi, l’ambassade américaine explique que cette mesure a été prise suite à une nouvelle directive du Département d’État. Le document met en avant le risque accru de violences armées potentielles notamment dans les provinces de Cibitoke et Bubanza, ainsi que dans le parc national de Kibira. Un secteur proche de la frontière congolaise, qui se retrouve au cœur des combats actuels. Le marché central de Bujumbura est également classé zone à risque élevé en raison du risque de criminalité violente.

Ces restrictions s’étendent aux déplacements du personnel américain dans certaines régions, limités à la province de Bujumbura Mairie, et parfois interdits pour les heures de nuit. Les limitations s’appliquent aussi à la fourniture des services d’urgence aux citoyens américains dans certaines zones, notamment dans la province de Bubanza. Face à la progression du groupe armé M23 en RDC, les tensions se sont intensifiées, se rapprochant dangereusement des frontières du Burundi. L’implication de l’armée burundaise dans ce conflit, avec plus de 10 000 soldats déployés, accroît la complexité de la situation.

L’afflux de réfugiés congolais au Burundi, estimé à environ 42 000 personnes depuis le 8 février, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, témoigne de la gravité de la crise.

Cette décision de l’ambassade américaine survient après la condamnation, vendredi, du Rwanda par le Conseil de Sécurité de l’ONU pour son soutien présumé au M23. L’appel à un « cessez-le-feu immédiat » lancé par le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, au président kényan William Ruto, souligne la préoccupation croissante de la communauté internationale face à la dégradation de la sécurité régionale.

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