L’ex-président brésilien Fernando Collor de Mello, 75 ans, a été arrêté ce vendredi par la police fédérale, deux ans après sa condamnation pour corruption. L’arrestation, effectuée dans sa ville natale de Maceió, dans le nord-est du Brésil, fait suite à un ordre d’incarcération émis par un juge de la Cour suprême.
En 2023, l’ancien chef d’État avait été condamné à huit ans et dix mois de prison pour corruption passive et blanchiment d’argent dans le cadre du vaste scandale Lava Jato, une enquête tentaculaire ayant mis au jour un système de corruption au sein de plusieurs entreprises publiques brésiliennes, dont le géant pétrolier Petrobras.
Fernando Collor de Mello a dirigé le Brésil de 1990 à 1992, devenant à l’époque le plus jeune président élu du pays. Il avait été contraint à la démission en plein scandale de corruption, échappant de peu à une destitution par le Congrès. Après une longue traversée du désert politique, il avait retrouvé un siège de sénateur et s’était montré actif jusqu’à ces dernières années.
L’ordre d’incarcération a été signé cette semaine, mettant fin à une période durant laquelle Collor de Mello avait tenté, en vain, de faire suspendre ou annuler sa condamnation. Une source policière, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a confirmé l’arrestation et précisé que l’ancien président devrait être transféré prochainement dans un établissement pénitentiaire fédéral.
Cette arrestation, très symbolique, intervient alors que le Brésil cherche à renforcer la crédibilité de ses institutions judiciaires dans la lutte contre l’impunité des élites. Elle marque aussi une nouvelle étape dans le nettoyage de la classe politique brésilienne, entamé il y a plus de dix ans avec les révélations du scandale Lava Jato.