Le 15 février dernier, la visite de Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire Général de la présidence camerounaise, dans la région de l’Extrême-Nord a pris une tournure inattendue, révélant un profond mécontentement parmi les habitants et élus locaux. Initialement prévue pour être une rencontre brève, cette mission a été prolongée en raison des manifestations orchestrées par les populations qui ont exigé d’être entendues avant le départ de leur émissaire.
Accompagné des ministres Paul Atanga Nji et Mounouna Foutsou, Ngoh Ngoh avait pour objectif d’évaluer les défis locaux, notamment ceux liés à la sécurité face à la menace de Boko Haram et aux conséquences des inondations récentes. Bien que la visite ait commencé sans heurts, la tension est montée lors de son passage à Kousseri, chef-lieu du Logone et Chari. Alors qu’il se dirigeait vers son hélicoptère, un groupe de maires et d’élus, en tenue du RDPC, l’ont interpellé sur le manque de considération pour leurs préoccupations.
Les images de cet affrontement, rapidement diffusées sur les réseaux sociaux, mettent en lumière la fronde des forces vives qui reprochent à Ngoh Ngoh son attitude jugée « méprisante » et son refus de les recevoir pour traiter leurs doléances. La situation s’est aggravée avec le blocage de l’hélicoptère par des jeunes protestataires, créant un climat de tension palpable.
Sous la pression croissante, le Secrétaire Général a finalement décidé de s’engager dans des discussions improvisées, prolongeant sa visite jusqu’à tard dans la nuit. Ce n’est que le lendemain, le 16 février, que Ngoh Ngoh et sa délégation ont pu quitter Kousseri pour regagner Yaoundé, marquant un tournant dans la relation entre le gouvernement et les habitants de l’Extrême-Nord.