L’évêque Dominique Rey, personnage controversé et figure emblématique du catholicisme conservateur en France, a annoncé sa démission le 7 janvier dernier, à la demande expresse du pape François. Cette décision fait suite à un audit mené par le Vatican sur la gestion de son diocèse, révélant des tensions internes et des critiques sur ses méthodes pastorales.
Agé de 72 ans, Mgr Rey a dirigé le diocèse pendant plus de 25 ans, mais a vu son autorité ébranlée par des accusations portant sur son style de leadership, jugé trop inspiré par des pasteurs évangéliques américains. En réponse à une crise persistante au sein du diocèse varois, le Vatican avait nommé, en 2022, un évêque coadjuteur, François Touvet, dont le rôle a largement réduit l’influence de Rey.
Dans un communiqué, Mgr Rey a exprimé sa volonté d’obéir au Saint-Père, affirmant que « face aux incompréhensions, aux pressions et aux polémiques […] le critère ultime de discernement reste pour moi celui de l’obéissance au successeur de Pierre ». Cette obéissance n’a pas été sans conséquences : il a dû faire face à une gestion contestée de l’accueil de nouvelles communautés, notamment des traditionalistes adeptes de la messe en latin.
Le débat sur la direction pastorale de Rey a été alimenté par des reproches concernant un accueil excessif de certaines vocations religieuses, ainsi que des dysfonctionnements dans la gestion financière du diocèse. Ces critiques ont culminé en un climat de mécontentement, incitant le Vatican à agir.
François Touvet, l’évêque coadjuteur jusqu’à présent chargé de l’administration du diocèse, a été désigné pour succéder à Dominique Rey. Le Vatican a salué cette transition dans un communiqué, souhaitant « une belle nouvelle étape pastorale » pour Fréjus-Toulon.
La démission de Mgr Rey intervient dans un contexte où l’Église catholique en France fait face à une série de défis, notamment les questions autour des violences sexuelles au sein du clergé et des mouvements contestataires comme La Manif pour tous, que Rey avait soutenu. L’évêque a également été critiqué pour son accueil à des figures politiques controversées, provoquant des remous au sein des fidèles.
