La tension monte au Mali suite à l’enlèvement présumé de Daouda Magassa, un proche collaborateur de l’imam Mahmoud Dicko, à Bamako. Ce dernier est le leader de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Dicko (CMAS), une organisation qui soutient l’imam, aujourd’hui exilé en Algérie.
Les événements se sont déroulés mercredi soir, lorsque des témoins ont rapporté avoir vu Magassa être forcé dans une voiture par des hommes en civil alors qu’il quittait une mosquée. Cette situation particulièrement alarmante intervient dans un contexte de menaces de mort répétées contre lui au cours des jours précédents, ainsi que d’une surveillance inexplicable de son domicile par des individus non identifiés.
Daouda Magassa était responsable des questions religieuses au sein du bureau exécutif de la CMAS, et ses proches avaient signalé qu’il se sentait en danger. Les méthodes de harcèlement qu’il a subies semblent s’inscrire dans une tendance inquiétante, de plus en plus récurrente dans le pays, où des opposants sont souvent la cible de la Sécurité d’État.
Les sympathisants de l’imam Dicko lancent un appel urgent aux autorités compétentes pour qu’elles prennent des mesures afin de garantir la sécurité de Magassa et pour faire toute la lumière sur cette affaire. Cette disparition survient alors que les partisans de Dicko se préparent à un éventuel retour de ce dernier à Bamako le 14 février, marquant une date symbolique pour ses soutiens.
La CMAS, qui a été dissoute par le gouvernement en mars dernier, continue de contester cette décision en justice, ajoutant une dimension légale à la lutte politique en cours. Les tensions se sont intensifiées ces derniers mois, avec d’autres incidents similaires, comme l’enlèvement en juin de Youssouf Diawara, qui a été condamné pour « opposition à l’autorité légitime » après avoir participé à une manifestation, et d’Ahmadou N’Dounga Maïga, empêché de voyager sans explication alors qu’il se dirigeait vers un événement avec l’imam Dicko.