Lors d’une réunion au Matignon ce jeudi, le leader centriste François Bayrou a lancé une invitation aux partis politiques, à l’exception de la France Insoumise LFI et du Rassemblement National RN, pour intégrer son gouvernement. Un appel qui a rapidement suscité des réactions passionnées parmi les membres de la gauche.
La rencontre, qui a duré environ deux heures et demie, a réuni des chefs de partis et de groupes parlementaires, ainsi que les présidents de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher. François Bayrou a précisé que la composition finale de son gouvernement serait dévoilée « avant Noël », laissant la porte ouverte à différentes formes de collaboration.
Le ministre a proposé aux participants trois choix de participation : rejoindre le gouvernement, le soutenir sans faire partie de l’exécutif, ou adopter une position d’opposition radicale. L’opposition s’est toutefois réaffirmée dans des termes critiques, Stéphane Peu, député communiste, plaidant pour ce qu’il appelle une « quatrième option » : une « opposition résolue » et vigilant face à des politiques qu’il juge « néfastes ».
Le premier secrétaire du Parti socialiste PS, Olivier Faure, a exprimé son mécontentement en commentant l’attitude de Bayrou, l’exhortant à « se réveiller » face aux attentes populaires. À l’opposé, Bertrand Pancher, ancien président du groupe Liot, a trouvé la réunion constructive et prometteuse, soulignant l’importance d’un dialogue autour de la réforme des retraites, qui demeure un sujet controversé.
La proposition de reprendre sans suspension la réforme des retraites de 2023 a également cristallisé les tensions. Grand temps d’exaspération pour une partie de la gauche qui se demande si Bayrou pourra véritablement endosser le rôle de Premier ministre qu’il semble désirer, comme l’a souligné Guillaume Gontard, chef de file des sénateurs écologistes.