Le président français Emmanuel Macron a révélé, le 20 décembre, un tournant majeur dans la stratégie militaire de la France en Afrique, annonçant que la base française à Djibouti se transformera en « point de projection » pour de futures missions sur le continent. Cette déclaration intervient dans un contexte de retrait forcé des forces françaises du Sahel, où des tensions grandissantes ont entraîné une réévaluation des relations militaires avec plusieurs pays africains.

S’adressant aux 1 500 soldats français stationnés à la base aérienne 188, Macron a souligné le caractère unique de cette installation, qui, bien que traditionnellement orientée vers la mer Rouge et l’Indo-Pacifique, deviendra désormais un carrefour opérationnel pour l’engagement français en Afrique. « C’est aussi, et ce sera d’ailleurs à réinventer, un point de projection pour certaines de nos missions africaines », a-t-il déclaré, avant de partager un dîner de Noël avec les troupes.

Le président français a mis en lumière les circonstances qui mènent à cette restructuration. La France est contraignante à quitter le Tchad et le Sénégal, suite aux récentes évacuations du Mali, du Burkina Faso et du Niger, des pays où des juntes militaires se sont rapprochées de Moscou. Ce retrait, en grande partie motivé par une évolution des dynamiques géopolitiques en Afrique et un changement des opinions publiques, s’accompagne d’une redéfinition de la présence française sur le continent.

« Notre rôle change en Afrique, mais c’est ce que nous avons voulu », a expliqué Macron. Ce constat met en lumière la volonté de la France de bâtir des partenariats respectés, ajustant ainsi son approche face à une nouvelle réalité géopolitique. La montée de l’influence russe dans la région, accentuée par les récents changements de gouvernement dans plusieurs pays, a également joué un rôle clé dans cette dynamique.

Le ministère tchadien des Armées a confirmé le jeudi 20 décembre le départ d’un premier contingent de 120 soldats français, une décision qui avait été demandée en novembre. Le Sénégal, quant à lui, a exprimé son souhait de voir la France fermer ses bases militaires, signalant ainsi une volonté d’évoluer dans les relations bilatérales.

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