Dans une déclaration qui pourrait significativement réorienter les relations entre le Sénégal et la France, le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé son intention de demander la fermeture des bases militaires françaises sur le territoire sénégalais. Ce revirement, après des années de présence militaire française, pose un défi à la France, qui doit réévaluer sa stratégie en Afrique.

Lors d’une conférence de presse tenue ce matin, Bassirou Diomaye Faye a affirmé que la présence des bases militaires à Dakar n’était plus tenable dans le cadre de la souveraineté sénégalaise. Il a déclaré : « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain, et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain ». Le président insiste sur la nécessité de redéfinir les relations avec Paris, appelant à un partenariat fondé sur le respect mutuel et l’absence d’ingérence.

Cette annonce survient à un moment critique pour la France, qui envisageait une réorganisation de sa présence militaire en Afrique. En effet, les récents événements au Tchad, où le pays a également décidé de mettre fin à son accord de défense avec Paris, ont exacerbé les tensions et la méfiance envers l’ancienne puissance coloniale.

Faye a précisé qu’aucun délai strict n’accompagne encore sa demande de fermeture, mais a assuré que les autorités françaises seraient informées en temps voulu. Il a souligné que cette transition se ferait de manière progressive et respectueuse, affirmant : « Ce ne sera pas une rupture brutale. La France reste un partenaire important pour le Sénégal au regard du niveau d’investissements, de la présence de sociétés françaises et même de citoyens français qui sont au Sénégal ».

La base militaire française au Sénégal est un « pôle opérationnel de coopération » (POC) qui accueille actuellement 350 soldats. Elle a pour mission de soutenir les opérations de sécurité et de lutte contre le terrorisme dans la région ouest-africaine. Cependant, avec l’évolution des sentiments nationalistes et les appels à une plus grande autonomie, cette présence militaire est de plus en plus contestée par la population sénégalaise.

Le président Faye a également évoqué des discussions antérieures avec le président français, Emmanuel Macron, qui aurait reconnu le « massacre » de Thiaroye en 1944, où des Tirailleurs sénégalais avaient été tués par les forces coloniales françaises. Ce traumatisme historique pèse encore sur les relations entre les deux pays et pourrait influencer l’avenir des liens bilatéraux.

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