Alice Nkom, avocate renommée et défenseure des droits des homosexuels au Cameroun, se retrouve au cœur d’une tempête juridique et sociale. Après la suspension controversée de son organisation, le Réseau de défense des droits humains en Afrique centrale (Redhac), par les autorités camerounaises, Nkom dénonce une entrave à son action en faveur des droits des minorités sexuelles.

Les autorités ont justifié la suspension de quatre ONG, dont le Redhac, par des accusations de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Selon le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, des sommes astronomiques auraient été transférées à ces ONG, sans que les activités menées par elles justifient de telles montants. Mais ces accusations sont vivement contestées par Nkom et d’autres organisations, qui soulignent l’absence de preuves concrètes et d’une procédure transparente.

À 79 ans, Alice Nkom continue de se battre en dépit des menaces qui pèsent sur elle. Lors d’une réunion préparatoire d’une manifestation pacifique prévue aujourd’hui à Douala, elle a exprimé sa détermination à défendre les droits des homosexuels. « Je défendrai toujours les homosexuels car on les jette en prison comme des chiens », a-t-elle déclaré, affirmant que ces récentes actions des autorités ne sont qu’une manœuvre pour réduire au silence toute opposition à la discrimination.

Le climat répressif se renforce au Cameroun, où l’homosexualité est criminalisée et les droits des LGBTQ+ sont systématiquement bafoués. En réponse à la manifestation programmée par Nkom, le préfet de Douala a interdit l’activité et a ordonné des fouilles systématiques dans la ville, signalant ainsi une volonté de contrôler toute forme de contestation.

La Fédération Internationale pour les Droits Humains FIDH a ouvertement critiqué la décision des autorités, la qualifiant de violation des droits de l’homme et appelant la communauté internationale à soutenir les efforts d’Alice Nkom. Les voix s’élèvent de plus en plus pour défendre une cause souvent laissée pour compte, et Alice Nkom, fer de lance de cette lutte, se retrouve désormais en première ligne.

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