Dans une tournure inattendue, le ministre de la Communication, Sidi Mohamed Raliou, a annoncé lundi la levée de la suspension infligée à la chaîne de télévision privée Canal 3 et à son rédacteur en chef, Seyni Amadou. Cette décision fait suite à des critiques virulentes de la part des organisations de défense des droits des médias, telles que Reporters sans frontières (RSF) et plusieurs associations locales.

La suspension, qui avait été prononcée le 17 janvier, était survenue après que Canal 3 ait diffusé un baromètre annuel évaluant la performance des ministres, un exercice qui n’avait jamais suscité de controverses auparavant. Le ministre Raliou, en réaction à la diffusion de ce classement, avait imposé une suspension de un mois pour la chaîne et de trois mois pour son rédacteur en chef, qui avait ensuite été placé en garde à vue.

La décision avait été vivement critiquée par RSF, qui a exigé la libération immédiate de Seyni Amadou et dénoncé cette mesure comme une atteinte à la liberté de la presse. Des organisations nigériennes de journalistes ont également pris position, qualifiant les sanctions de « non-fondées » et rappelant l’importance du droit à la critique politique.

Ce lundi, une annonce a été faite à la télévision officielle, signalant que les sanctions avaient été annulées. Seyni Amadou a été libéré dans la foulée, une nouvelle accueillie avec soulagement par la communauté journalistique du Niger. Ali Idrissa Zabeïrou Souley, président de l’Association des éditeurs de la presse indépendante et directeur de publication du journal Le Temps, a souligné l’importance de cette décision, affirmant que « la sagesse a prévalu » et que la liberté d’expression doit être protégée.

Cette levée de la suspension marque un moment important dans le paysage médiatique nigérien, souvent confronté à des tensions entre la liberté de la presse et les autorités gouvernementales. Les récents événements soulignent non seulement la pression exercée par les organisations de défense des droits humains, mais aussi la vitalité d’un secteur médiatique qui se bat pour son indépendance.

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