Washington, 25 avril 2025 — Sous l’égide des États-Unis, la République démocratique du Congo et le Rwanda ont franchi un pas significatif vers une désescalade des tensions en signant une déclaration de principes, vendredi à Washington. Cette initiative, bien que n’étant pas encore un accord de paix, jette les bases d’un avant-projet d’accord prévu pour le 2 mai prochain.

Un cadre pour la paix

Signée par les ministres des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner (RDC) et Olivier Nduhungirehe (Rwanda), la déclaration établit des engagements communs sur plusieurs points sensibles. En tête, la reconnaissance mutuelle de la souveraineté et de l’intégrité territoriale. Une mesure symbolique forte dans un contexte où Kinshasa accuse Kigali de soutenir militairement le M23 et d’avoir infiltré plus de 4 000 soldats sur son sol, ce que le Rwanda continue de nier. À l’inverse, Kigali reproche à l’armée congolaise de collaborer avec les FDLR, un groupe armé hostile au régime rwandais.

Engagements sécuritaires et économiques

La déclaration affirme également la volonté des deux États de ne plus soutenir aucun groupe armé non étatique. Si les noms ne sont pas mentionnés, il s’agit clairement, selon des analystes, du M23 (proche du Rwanda) et des FDLR (liés à la RDC).

Sur le plan économique, les deux pays s’engagent à coopérer dans le secteur minier, à encadrer l’exploitation des ressources naturelles et à renforcer la transparence pour attirer des investissements, notamment américains. Un volet stratégique pour Kigali, qui dispose déjà d’une infrastructure de transformation minière avancée, notamment des raffineries de tantale, d’étain et d’or.

Le retour des déplacés au cœur des discussions

Autre enjeu majeur : la facilitation du retour des réfugiés et déplacés. Le Rwanda affirme aujourd’hui héberger plus de 100 000 réfugiés congolais. Cette clause ouvre la voie à des discussions humanitaires complexes mais cruciales pour la stabilisation régionale.

Un équilibre fragile mais prometteur

Si certains observateurs estiment que cette déclaration bénéficie davantage à la RDC en termes de garanties de souveraineté, d’autres soulignent que le Rwanda y trouve aussi son compte sur le plan économique et diplomatique. Les États-Unis, en médiateurs attentifs, voient dans ce document une opportunité de redynamiser les efforts de paix dans une région minée par des décennies de conflits armés.

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