A la recherche d’une bonne stratégie face au changement climatique

(L’Afrique doit-elle céder sur le charbon, le pétrole et gaz ?)

Quatre mois après la Cop 28 de Dubaï. Les pays du G7 se réunissent à Turin dans le nord de l’Italie, lundi 29 avril, pour discuter de la stratégie à adopter face au changement climatique. Les experts appelant ces grands pays industrialisés à utiliser leur influence, leur richesse et leur technologie pour bannir les énergies fossiles. Depuis la COP28 en décembre à Dubaï, le monde s’est engagé à renoncer progressivement au charbon, au gaz et au pétrole. Ensemble, les pays du G7 représentent 38% de l’économie mondiale et sont responsables de 21% des émissions de gaz à effet de serre, selon des chiffres pour 2021 de l’Institut d’analyse du Climat. Et ce alors qu’un nouveau rapport montre que le G7 est bien loin de ses objectifs dans ce domaine. L’objectif est de « rendre le cap fixé par la COP28 pratique, réel et concret », a affirmé le ministre italien de l’Environnement et de l’énergie Gilberto Pichetto Fratin en amont de la rencontre. L’Italie, rendue vulnérable par le changement climatique aux incendies et aux sécheresses, place « la biodiversité, les écosystèmes et le réchauffement des mers » en haut de son agenda, a-t-il ajouté. Des délégations de Dubaï et d’Azerbaïdjan seront présentes, ainsi que du Brésil, qui préside le G20 cette année. Les défenseurs de l’environnement veulent savoir s’ils ont l’intention de concrétiser leurs engagements comme l’accord de Dubaï sur le doublement des taux d’efficacité énergétique et le triplement des capacités en énergies renouvelables d’ici 2030. Seront aussi abordés des thèmes comme la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnement en matériaux clé pour les systèmes d’énergies renouvelables, ainsi que la réutilisation des minerais, afin de moins dépendre de la Chine, qui domine le secteur des technologies vertes. Selon Rome, les terres rares et les énergies renouvelables seront au cœur de discussions avec des délégations africaines invitées à Turin. Ottawa, Paris, Berlin et Londres, qui font pression pour l’adoption d’un traité pour réduire la pollution au plastique, devraient utiliser le G7 pour tenter de rallier Washington et Tokyo, plus réticents. Les militants du climat espèrent une aide accrue aux pays en voie de développement pour décarboner leur production industrielle, notamment les secteurs de l’acier et du ciment. Le gouvernement de Joe Biden a annoncé jeudi imposer à partir de 2032 de très strictes limites aux émissions de CO2 des centrales à charbon prévoyant de rester encore longtemps en marche, une mesure qui doit aider les États-Unis à tenir leurs engagements climatiques. La France devrait militer pour que le G7 abandonne le charbon d’ici 2030, mais le Japon est réticent à fixer une date-butoir. Quant à l’Allemagne, le plus gros émetteur de gaz à effet de serre en Europe, elle rechigne à renoncer au gaz, tout comme l’Italie.

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