Le 26 décembre 2023, les autorités syriennes issues de la dernière rébellion ont annoncé l’arrestation de Mohammed Kanjo Hassan, un éminent responsable du régime de Bachar el-Assad, dans un climat de tensions et de violences. Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une lutte contre un passé marqué par des violations des droits humains, notamment dans les prisons syriennes.

L’arrestation du général Hassan, ancien chef de la justice militaire et promu en 2014, a eu lieu à Khirbet al-Ma’zah, dans le gouvernorat de Tartous, un bastion de la minorité alaouite, dont est issu l’ex-président. Considéré comme l’un des architectes des condamnations à mort de milliers de détenus lors de procès expéditifs, Hassan est maintenant sous le coup d’une enquête qui pourrait mettre en lumière les atrocités commises dans la prison de Saydnaya, une institution tristement célèbre pour ses traitements inhumains.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), l’opération d’arrestation a été marquée par des affrontements violents. Des hommes armés se sont rebellés contre les forces de sécurité, entraînant la mort de quatorze membres des forces gouvernementales et de sept hommes armés en l’espace de 24 heures.

La prison de Saydnaya, construite dans les années 1980, est devenue un symbole des abus du régime, ayant accueilli environ 30 000 détenus depuis le début du conflit en 2011. Les rapports de l’Association des détenus et des disparus de la prison de Saydnaya (ADMSP) indiquent que plusieurs milliers de prisonniers ont subi des tortures extrêmes, et que seulement 6 000 d’entre eux ont été relâchés en une décennie.

La chute du régime de Bachar el-Assad, survenue le 8 décembre 2023, ne marque pas seulement un bouleversement politique en Syrie, mais ouvre une nouvelle page dans l’histoire du pays. Les autorités nouvellement établies semblent déterminées à rendre des comptes et à réformer un système qui a causé tant de souffrances.

Cette arrestation s’inscrit dans un contexte complexe où la justice et la réconciliation semblent encore lointaines. Des mouvements de justice transitionnelle devraient voir le jour, même si le chemin vers un véritable apaisement demeure semé d’embûches, tant sur le plan politique que social.

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