La nomination du lieutenant-colonel Ouro-Koura Tchagara Agadazi comme nouvel ambassadeur du Togo en France suscite une vive inquiétude au sein de la diaspora togolaise. Une coalition, CODITOGO, a adressé une lettre au Quai d’Orsay le 18 février, appelant à une réévaluation de la nomination. La diaspora craint que ce choix ne ternisse l’image du Togo, notamment en raison du rôle présumé du nouveau diplomate dans la répression des manifestations post-électorales de 2005 et d’autres événements passés.

Le lieutenant-colonel Agadazi, ancien ministre de l’Agriculture et directeur général de l’agence de sécurité alimentaire, est pointé du doigt par des ONG comme la Ligue togolaise des droits de l’homme. Des rapports indiquent son implication auprès des « bérets rouges » lors de ces évènements. Des témoignages de la diaspora évoquent également son action lors de violences en 1991, soulevant des inquiétudes quant à son bilan sur le respect des droits humains.

« Le nom suscite l’indignation et rappelle les événements passés, notamment ceux de 2005 et de 1991 », explique Raphaël Gbadoue, coordinateur de CODITOGO. « Nommer une personnalité impliquée dans des faits de répression dans un pays comme la France, défenseur des droits de l’homme, soulève des interrogations légitimes. Des compatriotes togolais en France, avec un statut de demandeur d’asile ou de réfugié, pourraient se sentir menacés avec un tel représentant », ajoute-t-il.

La décision de nommer le lieutenant-colonel Agadazi intervient après la nomination récente du colonel Calixte Batossi Madjoulba au poste de ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile. Ces deux nominations alimentent les interrogations sur l’engagement du gouvernement togolais dans la lutte contre les atteintes aux droits humains, un aspect crucial pour la relation du Togo avec la France.

Le Quai d’Orsay n’a pour l’instant pas fait de déclaration officielle. La diaspora togolaise en France espère une réponse rapide et un engagement du gouvernement français dans cette affaire, afin d’éviter un préjudice à la relation entre les deux pays et au respect des droits humains.

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