Le procès en destitution du président sud-coréen Yoon Suk-yeol s’est ouvert aujourd’hui devant la Cour constitutionnelle, marquant un moment critique pour la stabilité politique du pays. Cette audience fait suite à sa tentative controversée d’imposer la loi martiale, un acte qui a suscité des tensions majeures et a conduit à une frénésie de manifestations pro-démocratie à travers la nation.
Après un coup de force avorté, Yoon Suk-yeol, qui ne s’est pas présenté lors de la première audience, fait face à des accusations graves. La Cour constitutionnelle doit examiner si les actions de Yoon justifient sa destitution après que l’Assemblée nationale a voté pour sa suspension le 14 décembre dernier. Les prochaines audiences sont programmées pour les 16, 21 et 23 janvier, ainsi que le 4 février, et pourraient déterminer l’avenir politique du président.
Des experts soulignent que la situation actuelle pourrait préfigurer un tournant pour la démocratie en Corée du Sud. Christophe Gaudin, maître de conférences en sciences politiques à l’université Kookmin, a déclaré : « Je ne crois pas qu’il y ait matière à défendre Yoon dans un procès normal. La situation dépasse la simple question de sa légitimité personnelle ; elle touche véritablement à la santé de notre démocratie. »
Yoon, qui a été largement critiqué dans le pays pour sa gestion et son approche autoritaire apparente, avait justifié son projet de loi martiale par la nécessité de protéger la nation contre les « forces communistes nord-coréennes ». Toutefois, cette manœuvre a rapidement été confrontée à la résistance tant des parlementaires que des citoyens, incitant à des manifestations massives pour défendre les principes démocratiques.
En plus d’être jugé pour sa tentative d’imposer la loi martiale, Yoon est également visé par des enquêtes, notamment pour « rébellion », un crime qui, en vertu de la législation sud-coréenne, est passible de la peine de mort. Son domicile a été le théâtre d’une intervention interrompue par le Service de sécurité présidentiel, qui a continuellement cherché à le protéger des forces de l’ordre.
Si la Cour constitutionnelle statue en faveur de la destitution, une nouvelle élection présidentielle sera convoquée dans les soixante jours, laissant la perspective d’une restructuration radicale du paysage politique sud-coréen. En revanche, si Yoon est rétabli dans ses fonctions, il devra faire face à une population de plus en plus mécontente et divisée.