Le gouvernement sénégalais fait face à une crise majeure après de nouveaux incidents violents lors des récents combats de lutte. La police nationale a annoncé la suspension de la gestion de la sécurité des événements de lutte jusqu’à nouvel ordre, suite à des affrontements qui ont éclaté dimanche dernier, entraînant la mort d’un jeune supporter après le combat.
Les troubles sont survenus au cours du gala de lutte organisé le 16 février à l’Arène nationale, un lieu qui peut accueillir jusqu’à 25 000 spectateurs. Selon les autorités, la violence a éclaté après que la police ait empêché des spectateurs en surnombre d’entrer dans l’enceinte. Cette situation a provoqué des actes de vandalisme et des dégradations matérielles dans et autour de l’arène. Plus tard dans la soirée, un supporter a été violemment agressé et a succombé à ses blessures à quelques kilomètres du site de l’événement, dans la banlieue dakaroise.
Face à ces dérives, la Commission nationale des droits de l’homme a exprimé son inquiétude et demandé la suspension provisoire des combats de lutte. Cette suspension permettrait aux autorités de mettre en place des mesures de sécurité adaptées et d’éviter d’autres pertes humaines. Pourtant, malgré la gravité de la situation, de nombreux galas de lutte sont programmés pour les prochains jours, un sport qui attire des foules massives et génère des enjeux financiers considérables.
Pour tenter de résoudre cette crise, le Comité national de gestion de la lutte (CNG) a réagi en proposant des mesures immédiates. Lors d’une réunion tenue le mercredi 19 février, il a été décidé de limiter la vente des billets à 22 000 places, soit 3 000 de moins que la capacité maximale de l’Arène nationale. Une commission spéciale sera chargée de vérifier la billetterie, afin d’éviter tout risque de survente. De plus, les horaires des combats seront modifiés : le premier combat commencera à 16h30 et le dernier se terminera impérativement avant 19h00.
Le Comité a souligné que ces ajustements sont essentiels pour garantir la sécurité des spectateurs tout en permettant de maintenir les événements à venir. Cependant, ces mesures doivent encore être validées par le ministère de l’Intérieur, afin que les prochains combats aient lieu avant la pause du Ramadan.
La lutte est bien plus qu’un simple sport au Sénégal, elle représente un véritable phénomène culturel et économique. Les organisateurs de ces galas de lutte s’inquiètent des conséquences d’une éventuelle suspension, craignant de priver de nombreuses familles d’une source importante de revenus. De plus, pour les jeunes fans, c’est un loisir central et une passion profonde qui pourrait être mise en pause.